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vie terrestre, a été élevée en corps et en âme dans la gloire céleste.»
Les termes employés par Pie XII sont employés à bon escient. Ils précisent que Marie « a été élevée en corps et en âme dans la gloire céleste ». C’est donc par une grâce spéciale de Dieu qu’elle fut accueillie au ciel pour l’éternité avec son corps et son âme. Elle anticipe ainsi ce qui attend les croyants à la fin des temps. L’Assomption se distingue bien, de l’Ascension au cours de laquelle Jésus de lui-même « est monté aux cieux » comme nous l’affirmons dans le Credo.
Par contre, le Pape évite de prendre position sur la réalité de la mort de la Vierge Marie. Est-elle véritablement morte avant d’être ressuscitée ou s’est-elle simplement « endormie » (les chrétiens orthodoxes parlent de «dormition») pour être élevée au ciel sans connaître au préalable la séparation de l’âme et du corps ? La question reste ouverte. La plupart des théologiens, cependant, pensent que Marie, à l’exemple de son fils Jésus, a connu le passage par la mort pour ressusciter peu après.
L’Assomption est déclarée comme in dogme divinement révélé, ce qui suppose qu’elle se trouve dans les sources de la Révélation. Le Concile Vatican II nous l’a rappelé: « La sainte Tradition et la Sainte Ecriture constituent un unique dépôt sacré de la parole de Dieu, confié à l’Eglise ». La reconnaissance de l’Assomption, si elle est contenue implicitement dans les Écritures, s’est largement exprimée à travers la tradition chrétienne. Il est révélateur que depuis longtemps toutes les liturgies chrétiennes célèbrent d’une façon ou d’une autre l’Assomption même si cette fête ne relève pas d’un dogme.
Cette reconnaissance est le prolongement logique de la maternité divine de Marie proclamée par le concile d’Ephèse au Ve siècle. L’ange Gabriel, au moment de l’Annonciation, lui avait bien dit : « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1, 35). Marie étant investie par la divinité, il est normal qu’elle en reçoive les bienfaits. Son Immaculée