Lorsqu’il est découragé, Camille voit le Christ du crucifix détacher ses mains de la croix, et les étendre vers lui, en lui disant : « De quoi t’affliges-tu ? Poursuis cette affaire, je viendrai à ton secours ; ce n’est pas ton entreprise, c’est la mienne. » Fortifié par ces divines promesses, Camille ne recule devant aucune difficulté. Mais il voit bien les limites de sa fondation. Comment recruter ? Il est un simple laïc. Pour se mettre en état d’assister plus utilement les malades, à 32 ans il s’engage dans la voie de la prêtrise, acceptant de se mettre sur les bancs de l’école parmi une centaine de gamins turbulents. Camille passe ses examens. Ordonné prêtre en 1584 à Saint-Jean-de-Latran, il fonde sa congrégation avec deux compagnons seulement. Ils quittent l’hôpital Saint-Jacques et choisissent l’hôpital du Saint-Esprit, sur la rive droite du Tibre, pour exercer leur apostolat.
En peu de temps, l’atmosphère est modifiée. La réputation des trois frères s’établit et leur admirable charité les fait connaître. Le souci des mourants, véritable innovation dans les pratiques hospitalières, est tellement apprécié que Rome toute entière finit par s’en émouvoir. Les postulants affluent.
En 1586, la communauté reçoit l’approbation pontificale par un Bref du pape Sixte-Quint.
Mais c’est surtout par ses exemples que le Saint anime ses disciples à se dévouer pour les membres souffrants de Jésus-Christ. Affligé lui-même de douloureuses infirmités, il se traîne d’un lit à un autre pour voir si rien ne manque à ses chers malades. Un jour, plusieurs d’entre eux, voyant qu’il se soutient à peine, lui disent : « Père, reposez- vous un peu, vous allez tomber. » - «Mes enfants, leur répond-il, je suis votre esclave ; il faut bien que je fasse tout ce que je peux pour votre service. »
En 1588, Camille se rend à Naples, dont les hôpitaux n’ont rien à envier à ceux de Rome. Même incurie, même crasse, mêmes désordres. Le Saint entraîne un élan de réforme et de charité, au moment même où se déclare une épidémie de peste à laquelle les Camilliens vont faire face avec un dévouement total.
Puis Camille revient à Rome. Sur le mont Quirinal, devenu le centre de production de la soie par l’action de Sixte-Quint qui cherchait une source de revenus pour l’Eglise, la misère sévit parmi les ouvriers tisserands recrutés non seulement en Occident mais jusqu’en Perse et au Liban. Les Camilliens se portent généreusement à leurs secours. En 1590 une effroyable famine s’abat sur la ville éternelle. Plus de 60 000 personnes périront, des pauvres pour la
 
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