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d’une paroisse dépendait entièrement de son pasteur. A Châtillon, il découvre une autre dimension de l’Église, celle où tous les fidèles doivent se sentir responsables et trouver une place active.
Saint Vincent, après son appel en chaire en faveur des pauvres malades dont on a lui a parlé, est fortement impressionné par la mobilisation et la générosité de ses fidèles. Il comprend que les simples chrétiens, s’ils sont stimulés, savent s’engager sérieusement et efficacement dans des actions apostoliques. Ce fut pour lui une révélation. Saint François de Sales, par son livre Introduction à la vie dévote, a rappelé que tout chrétien peut aspirer à la sanctification personnelle autant que les religieux. Néanmoins sa vision était plus spirituelle que pastorale.
Saint Vincent veut assigner aux laïcs, hommes et femmes, une responsabilité dans l’Église. Pour lui, « le service des pauvres est un état de charité » (Coste IX, 684). Cela signifie que l’engagement des laïcs dans le monde, en particulier auprès des plus défavorisés, est un lieu de perfection.
La sanctification s’exprime autant par des œuvres que par des actes de dévotion auxquels on conviait facilement les femmes à cette époque. Saint Vincent a su discerner la qualité de service des femmes. Il écrivait en 1650 : « Je puis porter ce témoignage en faveur des femmes qu’il n’y a rien à redire en leur administration, tant elles ont de soin et de fidélité » (Coste 1V, 71). Il a su se fier à leur dévouement et à leur générosité pour prendre en charge de multiples œuvres sociales. Sans elles, son action auprès des pauvres aurait été des plus limitées.
C’est ainsi qu’il fut amené à la création des Confréries de la Charité, confréries qui existent aujourd’hui sous le nom d’Equipes Saint Vincent, en attendant celle de la Compagnie des Filles de la Charité. Ces fondations l’ont beaucoup aidé à soutenir son œuvre missionnaire qu’il a réalisée par la fondation, en 1625, des Prêtres de la Mission.

Yves Danjou.